Le Rap français…
Pour certains vaste sujet, pour d’autres perte de temps totale, pour les amateurs source de richesse et de diversité incroyable. Il est assez fascinant de voir que les détracteurs d’un mouvement y sont toujours farouchement opposés et hermétiquement fermés. Les catholiques et autres religieux à l’encontre du métal, Les politiques et le Rap…
Il ne fait parfois pas si bon d’énoncer certains travers et vérités qui dérangent. L’incompréhension se mêlant à la bêtise n’enfante que le rejet. Ainsi que plus d’incompréhension et de bêtise encore.
Le Rap Game National bien loin d’être unifié sous une même bannière a plutôt été partisan de la division pour mieux régner.
Mais quand cette division s’effectue par zéro ça donne une nouvelle catégorie : L’alternatif.
Et tandis que Dr. Dre se nécromancie lui même en sortant un opus que personne n’attendais après une absence d’environ 5 millions d’années, Je me disais qu’il étais également de notre devoir à nous, Français, de faire valoir notre patrimoine rapulturel français des années 2000 (Et au moins personne ne tentera de te vendre un casque audio 6 fois trop cher pour ce qu’il est tout en prétendant que tu tiens là un bijoux technologique inestimable).
Bref lacez vos Jordans, enfilez votre Tacchini ainsi que votre casquette fétiche. Aujourd’hui nous parlerons (enfin) du documentaire réalisé par Romain Quirot, Antoine Jaunin, François Recordier : Un jour peut-être : Une autre histoire du rap français.
La genèse :
L’aventure et la volonté de narrer l’histoire de ‘autre rap germa dans la tête de trois réalisateurs dans le but de parler d’une facette de l’industrie musicale très (voire trop) peu exposée par les médias et l’intérêt public. Avec un panel d’interviewés quatre étoiles (Gérard Baste, Cyanure, Disiz, James Delleck, Fuzati, Orelsan et j’en passe) Ce docu avait donc tout d’un docu musical et sociétal au moins aussi culte et poilant (quoi qu’un peu plus soigné, fouillé et poussé) que le King du genre à savoir « Un samedi soir en province » (sur lequel je promets un jour de m’attarder).
Comme beaucoup j’avais entendu parler d’ « Un jour peut-être » sur les réseaux sociaux… Comme je suis un vrai radin (ou un vrai fauché), j’avais pas franchement envie de l’acheter en VOD ni de me créer un compte Canal Play. Cependant je me motivais à vouloir me le procurer de suite à l’annonce d’une sortie DVD qui fut par la suite annulée par l’immonde (mais néanmoins talentueux) rappeur masqué le plus célèbre du 7-8. Pour des raisons de droits (à l’image notamment) et des propos tenus qu’apparemment Fuzati (car il s’agit bien de lui) n’assumait plus. S’ensuivit un mini clash entre le rappeur et les réals que j’avoue ne pas avoir suivi tant les clashs me font chier, dans le milieu du rap ou ailleurs. Bref un énorme merdier sans queue ni tête à l’image de l’histoire racontée.
Ceci dit le principal accusé avait déclaré ne pas être opposé à une sortie dudit film sur Youtube.
Ce fut chose faite le Mardi 4 Août 2015.
https://www.youtube.com/watch?v=6CGfXs3RIuY
Si vous avez 51 minutes et 24 secondes à allouer à quelque chose de foutrement instructif, regardez le. Si vous avez 25 minutes et 42 secondes à tuer, alors regardez-en la moitié maintenant et matez la suite ce soir avec une bonne 8.6 dans le canapé familial.
Vous vous demandez pourquoi ? C’est simple, je vais vous dire :
Pourquoi « un jour peut-être » est une référence en devenir ?
Déjà avec un titre pareil qui s’appuie sur une mixtape de Kerozen, le label de La Caution (également interviewé dans le film) le bousin pose ses arguments (ou ses couilles pour les plus crade) sur la table. La documentation est géniale, la contribution de tous les acteurs principaux d’un mouvement est à ce point hallucinante que le résultat ne pouvait qu’être complet et réussi.
Ensuite le côté assez attachant de ces éternels outsiders œuvrant dans l’ombre pour une musique différente, plus complexe, plus travaillée et personnelle force quelque part le respect et la compassion. Des gars dont la provenance oscillait entre les quartiers riches, middle-class ou un peu plus ghetto, qui voulait faire évoluer le rap, le tirer vers le haut et dont la mission n’a complètement réussi, ni totalement échoué. Vouloir sortir des seuls thèmes prédominant comme la galère, de la street pour des artiste qui n’en était pas forcément issus. Une volonté de ne pas se voiler la face et d’assumer leurs conneries parfois étranges.
Le courage de faire autre chose. Que ça marche ou pas.
Le mouvement alternatif du début des années 2000 était à 20.000 lieues de ce dont nous avions l’habitude. Certains sons de cette époque m’on ouvert au rap avec un côté « bizarre » qui m’a séduit et continue de le faire aujourd’hui. Aucun de ces mecs ou presque n’as décroché et continu de faire leurs bails respectifs ou en collectifs. Si on peux parfois déplorer le côté parfois geignard de certains artistes se plaignant, pour caricaturer, que les maisons de disques sont toutes des salopes, que les radios sont sourdes à leurs appels etc…
On ne peux pas s’empêcher de penser que la France est un pays de vieux, ou les choses ne doivent pas évoluer trop vite, ou qui va lentement va surement… Ou il faut brusquer personne et surtout pas l’auditeur… Un pays ou au final même un mouvement revendicateur, énervé et passionné met au banc ses propres éléments indésirables… Vie de merde.
Le Bilan :
Toutes les histoires mérite d’être raconté, surtout celles qui ont une incidence réelle sur le futur. Ces allumés du début du nouveau millénaire, si ils étaient trop en avance sur leur temps, on sût influencer de manière plus que positive les rappeurs d’aujourd’hui qui maintenant se nourrissent du passif de leurs aînées pour créer leur vision du rap, avec des codes qui leurs sont propre.
Des mecs Comme Vald, Hippocampe fou (dont on a parlé dans une précédente chronique) ou encore Odezenne s’abreuve littéralement de cet héritage sans pour autant s’en revendiquer. Mais les influences se lisent entres les lignes.
Certains les diront crétins, d’autres intellos et snobs…
Mais une seule chose est certaine : l’alternative est là. Et personne ne la délogera.